Léa Mayer expose à la  Galerie Francis Carrette

Rivoli building, n°21 (Entrée rue de Praetere) 690, chaussée de Waterloo / 1180 Bruxelles

Le vernissage aura lieu le jeudi 9 avril de 18h à 21h.

L’exposition sera ouverte du 10 avril au 9 mai 2015.

« La façon dont le cerveau construit et re-construit sans cesse son rapport au monde est au cœur de mes investigations. »Capture d’écran 2015-04-03 à 17.59.29

Dans « Déjà vus » par exemple, Léa Mayer part de photos trouvées, sans intérêt particulier, prises en voyage ou lors de réunions de famille. Elle en extrait un élément, le dessine et le montre en regard de l’image d’origine. Cela suffit à enclencher une mécanique infernale. Pourquoi l’artiste choisit cet élément-là et pas un autre ? Est-ce un détail ou un élément important ? Qu’est ce qui est important dans la lecture d’une image, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Cette intervention, minimale apparence, perturbe la hiérarchie naturelle de la lecture et produit des effets sémiotiques considérables.
« J’ai travaillé en collaboration avec des photographes. Je leur ai proposé de redessiner pour eux les clichés qu’ils auraient voulu photographier. (…) J’ai reçu des descriptions détaillées. Le cadrage, la composition, les couleurs, la lumière, la profondeur de champ ». Léa Mayer, dans les « Instantanés» (photos-non-prises), ébauche avec ses interlocuteurs un processus « photographique » original : il est fait de dialogues au fil desquels l’image apparaît et se précise. Les mots n’ont pas besoin de lumière pour produire leur effet et l’imagination libère l’esprit des contraintes de la technique. A l’ère du tout numérique et du déferlement de la photo instantanée, ce travail d’apparence modeste scrute les zones d’ombre que ces médias nouveaux laissent dans leur sillage.
La série En Veille est le résultat d’un projet qui porte sur des images hypnagogiques (auxquelles on pense avant de s’endormir).« Ces images m’ont intéressée car elles sont très intimes et qu’elles révèlent beaucoup sur le pouvoir des images sur notre corps et notre esprit. J’ai donc demandé à des gens via des forums internet de me décrire ces images. L’échange se fait en anglais. Je tente alors de représenter ces descriptions.» Utilisant la technique du monotype pour accentuer l’imprécision des images, l’artiste se fait l’interprète de songes enfouis qui seraient restés jusque là lettres mortes. Un dessin résulte de cet échange momentané qui se crée entre inconnus via la toile, seul témoin de cette envie de partager ce qui ne se voit pas.

Déjà vu, photo et aquarelle sur papier photographique.