Contretype-

Cité Fontainas, 4 A
 1060 Bruxelles (Saint-Gilles)
Du mercredi au vendredi, de 12 > 18 h.
Samedi et dimanche, de 13 > 18 h.

>17 mars 2019

Comment se manifestent les plus frustes croyances? Dans l’imaginaire des lieux, ceux qu’on longe parfois, dont on se souvient pour l’atmosphère qu’ils dégagent. Lieux d’apparition, gouffres, chemins, monuments étiolés, lourds des pierres anciennes ou de briques. Que s’y est-il passé pour qu’ils nourrissent autant de fantasmes? Mais surtout: pourquoi les structures les plus modernes ont parfois cette charge votive? Parce qu’elles n’ont pas de sens connu. Et que l’absence de sens ouvre les voies de l’imaginaire et invite à la dévotion. Pavillons et Totems dit tout cela dans les images et les voix – l’œuvre fait entendre le râle vernaculaire des endroits qui renferment les croyances.

Le plus souvent, on reconnaît des lieux sur les images, c’est ce que laissent entendre les voix. Et lorsque l’on n’est pas sûr de soi, la photo devient objet de réflexions sur le devenir du pays. C’est la force de la description: le pouvoir inductif des mots. Ils vous entraînent et concurrencent le regard pour exprimer plus, détailler encore, raconter toujours.

A quels rites appartiennent ces structures? Que s’y passait-il jadis? Pourquoi les sites en apparence abandonnés nous donnent-ils le sentiment du présent?
Sommes-nous, nous-mêmes, d’un autre temps? Lorsque les choses n’ont plus de sens ou de fonction à première vue, elles peuvent se ranger du côté de la ruine ou de l’œuvre d’art, parce qu’il n’y a que dans ces «affectations» que l’on accepte de ne pas les comprendre, et que l’on y substitue le désir de croire.

Un jour viendra où le pavillon d’habitation sera à son tour le totem d’une civilisation disparue.

Extrait de Lieux-dits, texte de Michel Poivert, à propos de Pavillons et totems.