Geboren in 1977 in Brussel.

Bio

Dirty Painting

Passer et repasser des couches, superposer des sédiments qui se chevauchent, se cabrent, s’alignent ou se battent : c’est ce que fait l’Histoire dans le temps, et ce que fait Bruno Hellenbosch avec son travail. Loin de l’excitation stérile ou du concept absolu, il digère depuis quelques années tout ce vers quoi sa curiosité l’a emmené (en vrac et dans le désordre : la peinture, le textile, le dessin, la sérigraphie, la photographie et bien sûr la gravure) pour nous livrer une perception visuelle sans complexes. A la fois méticuleuse et spontanée, sa grande mixture picturale nous promène dans une multitude de techniques et de sensations. Venant de la gravure et de l’illustration, Bruno Hellenbosch ose ici la couleur et la matière, et si cette mixture généreuse s’encre bien dans son époque par son aspect de melting-pot, de collage et d’abondance, elle la déborde pourtant largement. Pochoir, bombe, gravure, huile, acrylique, sérigraphie, relief : c’est Lascaux au temps du Hip-Hop, les grands classiques à l’ère de la matrice et de la reproduction, Walt Disney au temps du punk et de la pornographie, la typographie à l’époque du message publicitaire. Un régal d’iconophage ! On y croise subrepticement de références historiques ou symboliques, des clins d’œil plus politiques apparaissant ça et là, côtoyant des trames ou des motifs travaillés avec une précision de moine copiste. A croire qu’il s’invente presque une nouvelle religion, avec sa mythologie, ses codes et ses figures incontournables. Bruno Hellenbosch expose peu mais travaille beaucoup : c’est ce qui manque peut-être à beaucoup de jeunes peintres. Car c’est cette maturation des techniques, du hasard et de l’équilibre, des thèmes – mais aussi de ses propres moyens -, qui donne à cette œuvre toute sa force et son expressivité. Une phrase, visible quelque part dans son travail, résume sans doute l’essentiel : la « Présence de l’antique dans les formes nouvelles ». Les couches peuvent donc parfois se croiser. Elles composent sans aucun doute la richesse de ce chaos assumé. F. Delvoye

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