Née en 1987, Kalamazoo. (Michigan) Le terrier me préoccupe trop. Je file en vitesse loin de l’entrée, mais je ne tarde pas à revenir. Je me cherche une bonne cachette et je surveille l’entrée de ma demeure – cette fois de l’extérieur – des jours et des nuits durant. On peut dire que c’est insensé, […]

Née en 1987, Kalamazoo. (Michigan)

Le terrier me préoccupe trop. Je file en vitesse loin de l’entrée, mais je ne tarde pas à revenir. Je me cherche une bonne cachette et je surveille l’entrée de ma demeure – cette fois de l’extérieur – des jours et des nuits durant. On peut dire que c’est insensé, mais cela me cause une indicible joie, mieux encore, cela me tranquillise. J’ai alors l’impression d’être non pas devant ma maison, mais devant moi-même pendant mon sommeil, comme si j’avais la chance de dormir profondément et de pouvoir en même temps me surveiller intensément. J’ai en quelque sorte  le don non seulement de voir les fantômes de la nuit dans le désarroi et dans la confiance qu’inspire le sommeil, mais aussi d’y faire face simultanément dans la réalité, avec toute la force de l’éveil et la tranquillité de ma raison.

Fragment de ‘Le Terrier’ de Franz Kafka

 

Afin de vivre l’obscurité de la nuit aussi intensément que possible, je suis allé à un endroit où il n’y avait pas de pollution lumineuse. Là, durant l’hiver, j’ai vécu dans la solitude. La nuit, j’explorais les environs. Dans l’obscurité, on n’arrive pas à distinguer les couleurs et on a besoin de lumière pour s’orienter. Avec de la poudre flash, je voyais la lumière se déplacer dans l’obscurité du paysage.

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